[WSIS CS-Plenary] CONFÉRENCE DES INTELLECTUELS DAFRIQUE ET DE LA DIASPORA
Joseph Sarr
jsarr at refer.sn
Sat Oct 9 15:56:30 BST 2004
(Malheureusement, seule la version française est disponible)
Chers tous,
Je vous transmets ci-après un élément de presse lu dans le Quotidien sénégalais
"Le Soleil" du vendredi 8 octobre 2004, au lendemain de l'ouverture de la
Conférence des Intellectuels d'Afrique et de la Diaspora, organisée actuellement
à Dakar, et qui réunit plus de 700 intellectuels.
Bonne réception
Joseph SARR
Enseignant-Chercheur
Université Cheikh Anta Diop de Dakar
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Début de l'article
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CONFÉRENCE DES iNTELLECTUELS DAFRIQUE ET DE LA DIASPORA : Un réarmement moral
face à lafro-pessimisme
Vibrante plaidoirie dAlpha Oumar Konaré en faveur dune nouvelle citoyenneté
africaine, discours de Me Wade qui se dit partagé entre linquiétude et
loptimisme
Tous les deux conviennent que le continent doit se forger une
identité libérée des préjugés.
Parce quil sagit fondamentalement de réunir les intellectuels dAfrique et de
la Diaspora, lon avait annoncé quelques chefs dEtat. Thabo Mbeki dAfrique du
Sud, Pedro Pires du Cap-Vert, Amadou Toumani Touré du Mali et la vice-présidente
de Gambie ont rejoint le président Abdoulaye Wade et le président de la
Commission de lUnion africaine Alpha Oumar Konaré, lors de la cérémonie
douverture dhier qui a acclamé ces deux orateurs très en verve. Ils ont fait
face, pendant une heure 30, aux 700 participants à la première conférence des
Intellectuels dAfrique et de la Diaspora organisée par la Commission de lUA,
après lavant-première qui avait reçu essentiellement le soutien du colonel
Khadafi dont ladresse par visioconférence est attendue comme un moment
privilégié.
Pour une nouvelle citoyenneté africaine
Après lhymne de lUA et la présentation du bureau de la conférence, le
président Alpha Oumar Konaré sest longuement prononcé sur les tenants et
aboutissants de cette « odyssée intellectuelle » qui débute au pays de la «
Téranga ». Il a campé le sujet autour de la nécessité de construire une Afrique
moderne, mais non moins « chaude de toute la fraternité antique », selon les
termes du poète martiniquais Aimé Césaire. Il a salué la participation des fils
dAfrique «dici et dailleurs », qui grâce à leur foi en lavenir et leur
engagement à partager les qualités de cur et desprit permettront de pérenniser
la rencontre.
Cest ensuite un bilan sans complaisance qui a été dressé des saignées
successives subies par le continent du fait de la traite négrière et de la
colonisation. Ce qui devait servir de prétexte au président de lUnion africaine
pour saluer les résistances farouches de ses fils, depuis Toussaint Louverture
et Béhanzin, jusquà Oumar Mokhtar, Kwamé Nkrumah et Cheikh Anta Diop. Mais en
dépit des vicissitudes dune histoire heurtée, « lAfrique est encore debout, à
linstar des pyramides
et elle part à la conquête de son devenir ».
Estimant que la conférence doit être un tremplin pour lavenir, Alpha Oumar
Konaré a demandé aux intellectuels dêtre des remparts contre lapathie et les
fausses certitudes, dêtre « les sculpteurs dune nouvelle Afrique », grâce à
«une vision partagée de lavenir, qui repense et réinvente la diversité et le
pluralisme ethnique et religieux ». « Plus de Rwanda ; plus de Darfour !», a
plaidé le président Konaré qui a exalté les vertus de la justice et de la bonne
gouvernance. Malgré les fléaux du Sida et des conflits, il a dit quil
nourrissait plus quun espoir, « une espérance pour que la conférence permette
de trouver les voies et moyens de libérer le capital intellectuel, combattre la
dispersion, la marginalisation et linstrumentalisation des intellectuels »,
pour lavènement de cette renaissance africaine « dont le chantre est le
Président Thabo Mbéki ».
Un nouveau nationalisme fondé sur le panafricanisme
Cest aussi lespoir de voir émerger « une véritable intelligentsia africaine
qui méritera son nom ». Pour cela, le président Alpha Oumar Konaré a jeté
quelques balises comme lunité du continent dans la pluralité et la diversité,
lintention dun nouveau nationalisme fondé sur le panafricanisme, la
contribution aux chantiers de lUA et du Nepad et la confiance que les chefs
dEtat doivent accorder à leurs intellectuels. « Car cest deux que viendra la
chiquenaude créatrice pour gagner la bataille du XXIe siècle », a dit le
président de lUnion africaine. Il a suggéré une initiative de solidarité en
direction de « Haïti qui souffre sous nos yeux ».
Pour sa part, le président Abdoulaye Wade a félicité les présidents Alpha Oumar
Konaré pour sa gestion et le chef de la Jamahiriya libyenne pour son soutien
politique et financier depuis le lancement de lidée en 2000 à Lomé. Il a fait
remonter la genèse dune telle rencontre au 1er Congrès des Ecrivains et
Artistes noirs organisé en 1956 par la revue « Présence africaine » du défunt
Alioune Diop.
Il en a profité pour saluer le combat inlassable de Mme Diop qui poursuit son
uvre. Estimant quaujourdhui, il sagit de réinventer notre histoire, le
président sénégalais a ajouté quil faut fondamentalement « forger une identité
africaine libérée de lafro-pessimisme ». À cet égard, il a déploré le hiatus
qui existe généralement entre les intellectuels et leurs gouvernants.
«Mettre nos actes au diapason de nos aspirations»
Cette situation sexpliquant du fait que ces derniers vivent dans «la crainte
didées novatrices et mobilisatrices », et tiennent toujours leurs élites
intellectuelles à lécart de la chose publique et des cercles de prise de
décision. Poussant plus loin son analyse, Me Wade a estimé que ceux-là ont leur
rôle à jouer et quil est « indigne pour un intellectuel dhésiter de prendre
position sur les questions essentielles ». Surtout à lheure où, selon lui, «
les Etats-Unis dAfrique sont à réaliser hic et nunc (NDLR : ici et maintenant)
». Il a pour cela salué les précurseurs de la Black Renaissance à Cheikh Anta
Diop, avant de dire quil sagit aujourdhui « de fédérer les énergies ».
Ainsi a-t-il salué la déclaration du Président Obsanjo qui a adhéré à lidée de
faire de la Diaspora la 6e région de lAfrique, en y a joutant quil faut «
accélérer la cadence pour mettre nos actes au diapason de nos aspirations ». Il
a brièvement présenté les paramètres à long terme et les secteurs prioritaires
du Nepad, en fustigeant les décisions économiques antérieures et actuelles
prises en défaveur de lAfrique, du fait essentiellement dun « manque de
compétences pour résister aux arguments dans les négociations ». Estimant quil
ny a pas de doute que « lAfrique a les moyens de bâtir son devenir »,
Abdoulaye Wade a dit adhérer à une mondialisation dont les termes soient
honnêtes. En conclusion, pour une « lAfrique à la croisée des chemins », il
sest dit « un peu inquiet, mais somme toute optimiste ».
FARA SAMBE
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Fin de l'article
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