[WSIS CS-Plenary] Violation flagrante des droits humains ce matin en marge du
SMSI [FR]
karen banks
karenb at gn.apc.org
Mon Nov 14 12:48:46 GMT 2005
dear all,
We will post an english and spanish translation
of this piece as soon as possible.
karen banks
apc
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Violation flagrante des droits humains ce matin en marge du SMSI
Par Frédéric Dubois (coordonnateur de
l'information, APC) en écrivant de TUNIS, Tunisie 14/11/2005
Sous les yeux incrédules de participants au
Sommet mondial sur la société de linformation
(SMSI), des journalistes et défenseurs des droits
humains tunisiens se font bousculer, insulter, puis frapper violemment.
Lundi matin, 14 novembre 2005, 9h30, place
dAfrique à Tunis. Plus de trente policiers en
civil attendent avec impatience des délégués
internationaux et tunisiens, membres de la
société civile. Omar Mestiri, directeur du
magazine en ligne Kalima
(http://www.kalimatunisie.com) et membre
fondateur du conseil national pour les libertés
en Tunisie (CNLT) se fait prendre à partie dès
son arrivée sur les lieux où devait avoir lieu
une réunion du comité coordonnateur du Sommet
Citoyen sur la société de linformation (SCSI).
Abreuvé de coups et d'injures, M. Mestiri a gardé
le calme, avant de pouvoir se défaire du groupe de policiers en civil.
Les trente hommes en civil sen sont pris dabord
à Om Zied, la rédactrice en chef du magazine
Kalima, une publication qui fait des enquêtes sur
la corruption, documente les atteintes aux droits
humains, relève les disfonctionnements du système
judiciaire tunisien et faits de société. Face à
une agressivité sans borne de la part des
autorités sur place, Om Zied, membre du CNLT, un
organisme appuyé entre autres par la section
hollandaise dAmnistie International, se fraie un
chemin vers un taxi et quitte les lieux.
Les forces de lordre crient, bousculent et
tentent dintimider physiquement les journalistes
tunisiens sur place. Lorsque les membres dONG
internationales comme lAssociation pour le
progrès des communications (APC), Human Rights
Watch, lInstitut danois des droits humains et
autres représentants de la société civile tentent
de sinterposer, les policiers écartent et
bousculent à leur tour les délégués
internationaux. « Ils mont prise, puis fortement
secouée au moment où je cherchais à appeler au
calme » explique Anriette Esterhuysen, directrice exécutive dAPC, excédée.
« Il y a démocratie en Tunisie, mais celui-là,
cest une mauvaise graine » crie lun des
policiers avant de rouer Omar Mestiri de coups
sur loreille, puis dans le dos. Plusieurs taxis
sont appelés puis une fuite est possible.
Cet article est écrit dun appartement du
quartier Passage, dans centre de Tunis, où le
CNLT a son siège permanent. Là, le téléphone est
bloqué, plusieurs sites ne sont pas même
accessibles. Le permanent et chercheur du CNLT,
le sociologue Sami Nasr nous explique que ces
mesures de répression sont chose courante, mais
évoque que « cette brutalité policière est
particulièrement virulente contre des initiatives comme le SCSI ».
Cet événement en marge du SMSI, relié à ce
dernier mais tenu à l'extérieur du palais des
expositions, est une initiative co-organisée par
des ONGs indépendantes tunisiennes, la presse
libre de Tunisie et dONGs internationales.
Lévénement, qui est fortement mis sous pression
des autorités tunisiennes, se préoccupe de
questions relevées dans le SMSI mais qui n'ont
pas eu de résonnance ou d'impact significatif
dans les négociations sur la gouvernance
d'internet. Les droits humains et la liberté de
la presse en font partie. « Nous ne sommes pas
prêts de laisser ces intimidations bloquer notre
volonté démocratique, le SCSI aura lieu » ajoute
enfin Mestiri, d'un ton décidé.
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