[WSIS CS-Plenary] RE: [WSIS CS-Plenary] Le Canada doit éviter de cautionner le régime tunisien

Mdella Mohamed m_mdella at yahoo.fr
Thu Oct 20 09:03:15 BST 2005


salut à toutes et à tous
Assez de spéculations, Assez la politisation des droits de l'homme.. donnez-nous un pays au moins qui respecte ces "droit de l'homme".. il est temps de baisser le baton voir l'épais "de damocles" dirigé où, quand et comme on le veux.. Ces pays qui se sont posés les "tenants" ou les "policiers" du monde doivent volontairement savoir que "les droits de l'homme" ne font pas partie de l'OMC 

Robert Guerra <rguerra at lists.privaterra.org> a écrit :
Forwarding the following article that appeared in on of the french 
newspapers in Canada..?



Texte paru dans le quotidien Le Soleil (Québec) concernant le Canada 
et les droits de la personne en Tunisie dans le cadre du SMSI.

Op-ed published this morning in a French daily (Le Soleil, Québec) 
regarding the Canada and the Human Rights in Tunisia (WSIS)



Le Soleil
Opinions, mercredi 19 octobre 2005, p. A17
Répression, torture, intimidation...
Le Canada doit éviter de cautionner le régime tunisien

Ironie suprême, le Sommet mondial sur la société de l'information 
(SMSI), qui doit en principe consacrer le principe de l'accès 
universel à Internet, va se dérouler dans un pays qui se spécialise 
de plus en plus dans la violation répétée des droits humains, 
notamment la liberté d'expression !

Arrestations arbitraires, censure des médias et des sites Internet 
(Amnistie internationale et Le Monde diplomatique par exemple), 
procès bidon dignes de l'ère stalinienne, intimidation de 
journalistes et de défenseurs de droits humains, emprisonnement 
d'avocats, passage à tabac et torture sont au palmarès du régime du 
président Zine el-Abidine Ben Ali. Ce dernier profitera de la tenue 
du Sommet pour redorer son image sur le plan international.

Cela lui sera encore plus facile si on le voit en compagnie de chefs 
de gouvernement ou de ministres (du Canada comme du Québec 
d'ailleurs) qui lui serrent la main et contribuent tout sourire à sa 
légitimité.

Ces dernières années, les dénonciations contre Ben Ali se sont 
multipliées, notamment au moyen de rapports d'enquête menées par 
différents organismes. Le Groupe d'observation de la Tunisie, qui 
comprend notamment la Fédération internationale des journalistes et 
le World Press Freedom Committee, a mené trois missions en Tunisie 
ces derniers mois. Son plus récent rapport, dévoilé à Genève il y 
a quelques semaines, affirme que la répression s'aggrave en Tunisie.

Le rapport soutient que le gouvernement Ben Ali "cherche à réprimer 
plus avant la dissension à la veille du SMSI". Il invite aussi la 
communauté internationale à prendre ses responsabilités pour que la 
Tunisie cesse d'être un État policier. On y dénonce notamment 
l'emprisonnement d'un avocat des droits de l'homme, Mohamed Abou, qui 
a eu le malheur de critiquer dans Internet le gouvernement tunisien, 
alors que son épouse était "agressée et renversée par des 
policiers en civil" pendant la première journée du procès 
arbitraire de son mari.

Le gouvernement tunisien, qui se vante de tenir chez lui un sommet 
international sur la société de l'information en collaboration avec 
l'ONU, est le même qui bloque les sites Internet des dissidents et 
espionne les citoyens contraints d'utiliser des ordinateurs dans des 
cybercafés.

La censure de livres, la répression des organisations de citoyens, le 
démantèlement de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, la 
déstabilisation de l'Association tunisienne des magistrats, 
l'interdiction faite au Syndicat des journalistes tunisiens de tenir 
son premier congrès en septembre dernier, le harcèlement policier et 
l'intimidation à l'endroit de journalistes et de dissidents sont 
autant de gestes tyranniques qui constituent le dossier noir de la 
Tunisie.

Par ailleurs, il fallait voir les faux représentants de la société 
civile tunisienne lors des rencontres préparatoires au SMSI qui ont 
au lieu à l'ONU, à Genève, en février et septembre 2005. Bien 
organisés, ces envoyés clandestins du président Ben Ali étaient 
prêts à tout pour saboter des rencontres où se discutaient les 
enjeux démocratiques, économiques, culturels et sociaux de la 
société de l'information (accès au savoir, aide aux pays 
défavorisés, liberté de presse, accès libre à Internet, etc.).

Sous prétexte de combattre le terrorisme et l'intégrisme islamique, 
Ben Ali a progressivement instauré un régime despotique. On 
s'étonne donc du portrait complaisant de la Tunisie que l'on trouve 
dans le site Internet du ministère canadien des Affaires étrangères 
et du Commerce international, qui vante son "économie prospère et 
dynamique [qui] s'accroît régulièrement et [son] environnement 
politique... stable et sécuritaire".

Si on y apprend que les échanges économiques entre le Canada et la 
Tunisie ont été de 110 millions $ en 2003, il est cependant 
troublant de constater que nous y exportons le papier journal 
vraisemblablement utilisé pour diffuser la propagande quotidienne de 
Ben Ali !

Et dire que le ministre Pierre Pettigrew consent à cet éloge d'un 
régime despotique. Il faut croire que les droits humains fondamentaux 
peuvent être ignorés de ceux-là même qui affichent avec 
ostentation leurs fameuses "valeurs libérales".

Intervenir au sein de la Francophonie

Certes, le cas tunisien n'est pas unique comme le prouve la Chine, 
qui n'a rien à envier au chapitre de la répression. Cependant, si le 
poids politique et économique du Canada est insignifiant pour la 
Chine, il peut par contre exercer une pression efficace sur le 
gouvernement tunisien. Il peut le faire directement ou indirectement, 
par exemple en s'alliant à la France pour élaborer et implanter des 
représailles de divers ordres de la part des pays de la Francophonie.

La Tunisie est membre de l'Agence intergouvernementale de la 
Francophonie, tout comme le Canada. Certes bien d'autres pays de la 
Francophonie sont irrespectueux des droits de l'homme et méritent une 
dénonciation aussi catégorique. Mais dans l'immédiat il faut 
s'assurer que la tenue du SMSI Ã  Tunis ne soit pas un exercice de 
légitimation du régime Ben Ali.

À cet effet, le Canada ne doit déléguer aucun ministre à Tunis, 
encore moins son premier ministre. La participation canadienne aux 
débats peut tout aussi bien se faire par l'intermédiaire d'une 
délégation de diplomates, de fonctionnaires et de représentants de 
sa société civile.

En toute justice, il faut préciser que le Canada, au nom notamment 
des pays de l'Union européenne, des États-Unis et de quelques autres 
pays, a commencé à s'affirmer lors de la dernière plénière de 
Genève, à la fin de septembre. Il a alors dénoncé, de façon 
diplomatique bien entendu, les "incidents" survenus les jours 
précédents, référant à l'intimidation de la part de la 
délégation tunisienne. La Tunisie a tenté de réfuter cette 
critique, avec l'appui de pays également reconnus pour nier les 
droits de la personne, notamment l'Arabie Saoudite et Cuba.

S'il a le courage politique de ses prétentions démocratiques, Paul 
Martin peut faire pour le peuple tunisien ce que Brian Mulroney a 
fait pour aider le peuple d'Afrique du Sud, c'est-Ã -dire prendre 
l'initiative d'organiser une stratégie de boycott, notamment en ce 
qui concerne ses échanges économiques et ses relations 
diplomatiques. Ce que le Canada a déjà fait dans le cadre du 
Commonwealth, il peut le répéter dans le cadre de la Francophonie.

Marc-François Bernier

Membre de la Commission canadienne pour l'UNESCO et participant au 
Sommet mondial sur la société de l'information, à Tunis. L'auteur 
s'exprime à titre personnel.


Illustration(s) :

Marc-François Bernier
Le Sommet mondial sur la société de l'information se tiendra dans un 
pays qui ne respecte pas les droits humains.



Marc-François Bernier (Ph.D.)
Professeur agrégé
Coordonnateur du programme de journalisme
Département de communication
Université d'Ottawa
554 King Edward (local 204)
Ottawa (ON)
K1N 6N5
(613) 562-5800 (3828)
mbernier at uottawa.ca






   lejuriste 



		
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